L’anamnèse permet d’établir le « mode d’emploi » du malade. Grâce à elle vous allez savoir quelles inductions vous devez choisir, et ce que vous devez et pouvez dire ou ne pas dire dans votre message thérapeutique.
L’anamnèse consiste donc dans le recueil de toutes les informations (biographie et tous les éléments relatifs à la demande) nécessaires à la résolution. Lors de cette phase, il est déterminé la méthode qui sera employé pour répondre à la demande – La détermination d’objectif.
Une bonne anamnèse se fait dans le respect de l’interlocuteur en prenant compte les techniques de la relation d’aide.
Un outil qui mérite d’être affiné grâce à votre sensibilité et votre intuition du moment. Retrouvez trois exemples ci-dessous qui vous aideront lors d’un entretien en sophrologie ou hypnose et plus encore si affinité. Et bien sur, je vous invite à ajouter vos propres questions qui orienteront le choix des techniques à employer lors de la séance.
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En complément de ces propositions d’anamnèse, j’attire votre attention sur la méthode de Robert Dilts* nommé SCORE pour l’abréviation des mots Symptôme(s), Cause(s), Objectif(s), Ressource(s), Effet(s). Si tu fais une bonne anamnèse, autant continuer vers un super score! En pratique c’est simple et efficace lors d’une première rencontre avec votre partenaire physique. C’est moins évident lors de séances sur webcam qui réclame d’autres méthodes plus spécifiques que nous verrons lors de prochains articles:
Souvent, lors d’une première séance avec un patient, et à la suite de l’anamnèse, je lui propose de faire un exercice amusant. Je marque les positions spatiales sur lesquelles le Patient aura à se déplacer en posant des livres par terre (je pousse parfois avec humour à choisir le titre des livres pour qu’ils soient en adéquation avec la signification des lettres). Puis nous abordons les différentes étapes de la méthode.
Sur la lettre S comme Symptôme, j’essaie de comprendre en posant des questions comme – Que ressentez vous ? Où est ce que c’est ? Ca bloque où ? – en prenant soin de ne pas trop diriger le Patient. Je recherche les sensations physiques vécues par celui-ci lors de la survenance des dits symptômes. C’est parfois une brûlure au bas de la gorge, une difficulté à respirer, les mains qui tremblent, la tête qui se vide, la gorge nouée…
Durant l’évocation du ou des symptômes, c’est aussi l’occasion d’une première distanciation que j’aime présenter avec humour en demandant parfois « mais alors qu’est ce qu’elle a ? ». Le consultant sourit souvent et parfois me dit « Ah je n’aimerais pas être à sa place ! ». Et je pose des questions sur « Qu’est ce qu’il a Gabin ? Est-ce qu’il a tout dit ? Est-ce qu’il aurait encore quelque chose à dire ? » Cette position Méta magique permet parfois de commencer à normaliser la situation et de se distancier du problème.
Ensuite c’est la lettre C comme Cause, je demande à la personne si elle a une explication à cela, une cause ou des causes à son avis. Si la personne a du mal à s’exprimer, il m’arrive parfois de procéder un peu comme dans la technique de Remodélisation Hypnotique d’Histoire de Vie (RHV) c’est-à-dire de demander à celle-ci quand est ce qu’elle a ressenti cela pour la dernière fois et de remonter le temps pour retrouver un ou deux événements sources (et qui pourront me servir ultérieurement dans une véritable RHV ou Récapitulation). L’utilisation éventuelle de la ou des sensations physiques éprouvé(e)s lors de la recherche de symptôme peut servir de « pont affectif » pour cette recherche.
Puis la lettre O comme Objectif est particulièrement intéressante. Elle me permet de comprendre où en est le consultant par rapport aux « niveaux logiques ». Je lui demande ce qu’il recherche, ce qu’il veut. Souvent, lorsque un consultant reste « englué » dans un problème, il exprime ses objectifs en termes négatifs : « Je ne veux plus que ceci se passe… ». Je commence alors le travail thérapeutique en lui faisant remonter les niveaux logiques par des pourquoi successifs. Cela a pour effet de commencer à l’élever au dessus des simples contingences quotidiennes, de lui faire prendre de la hauteur par rapport au plafond nuageux qui lui obstrue ses possibles, de lui faire découvrir l’espace qui se situe au-delà de ses considérations immédiates, plus de perspectives.
A la lettre R comme Ressources, j’utilise parfois la métaphore de l’armoire à souvenir**. La personne peut retrouver les ressources dont elle a besoin pour atteindre ses objectifs. Je nomme avec elle les ressources qu’elle a prises. Parfois le Patient est à cours d’idées. Alors j’insiste. Je peux même le provoquer parfois. Il m’est arrivé de dire à un patient qui n’avait « besoin de rien » qu’il pouvait partir puisque ses problèmes étaient résolus, ses objectifs atteints. A ce propos, le « choc » déclenche souvent des résultats encourageants. On peut traduire choc par effet de sidération. pendant ce laps de temps très court où l’esprit flotte, une suggestion comme « dors » va faire un effet immédiat. La même induction pourra être utilisée autant de fois que souhaité avec la même personne, non plus par effet de surprise, mais parce que vous aurez crée un ancrage (du type à chaque fois que je te serrerais la main avec ma main gauche et uniquement la gauche, tu entreras immédiatement en transe).
La lettre E comme Etat, me permet d’ancrer les ressources dans le Patient. Parfois il arrive à cette étape en état de transe. Je lui demande alors de fermer les yeux et de prononcer à haute voix chacune des Ressources nécessaires. Et je lui demande à chaque « Mot » de ressentir ce que cet état lui fait dans le corps, de ressentir intensément. J’amplifie au maximum les sensations corporelles liées par exemple « au dynamisme, à la légèreté, à l’humour, à la clarté ». J’ancre alors l’Etat final sur le haut de l’épaule (je pourrais éventuellement me re-servir de cette ancre pendant ou en fin de séance d’hypnose). Je demande ensuite au Patient de repasser alors sur chacune des cases S.C.O.R.E. Parfois celui-ci ne se souvient plus du symptôme (et je passe donc rapidement pour éviter de ré-ancrer des sensations négatives). Je redemande une fois de plus au patient de fermer les yeux et nous « psalmodions » à haute voix les mots-ressources pendant que celui-ci les ressens au maximum dans son corps proche de la transe.
Le SCORE est l’une de mes techniques préférées et largement appréciée par les personnes qui me consulte. Elle me permet d’en savoir « beaucoup » dès la première séance et d’élaborer mieux ma stratégie. Plus je le pratique et plus je suis sensible, en plus de ce qui est dit, à l’observation du corps et à ce qu’il exprime. Grâce au Score, j’ai pris conscience de l’intérêt qu’il peut y avoir à « jouer » de façon dynamique avec les émotions, dans un espace physique.
*Être coach: Du coaching performatif à l’éveil ou encore Le voyage du héros – Un éveil à soi-même
**Métaphore de l’armoire à souvenir
Il y a chez moi une grande et belle armoire. Elle a de nombreux rangements et tiroirs où je mets toutes les choses qui sont importantes pour moi et dont je veux prendre soin.
J’adore cette armoire et pourtant je sais qu’il y a des tiroirs que je n’ai pas ouverts depuis longtemps. D’ailleurs, cela fait si longtemps que je ne sais même plus ce qu’il y a dedans…
Qu’il est bon, de temps en temps, de ranger et de faire le tri dans toutes ces choses anciennes et qui prennent parfois trop de place!
J’ouvre mon armoire, je choisis un des tiroirs et je regarde ce qu’il y a dedans. Alors, j’y découvre des choses oubliées depuis longtemps; certaines sont de bonnes surprises, d’autres moins, je peux décider de les conserver ou de les jeter si elles ne me servent plus.
Après, je me sens plus léger et j’ai de nouveau de la place pour de nouvelles choses.